En 1754, la rivalité entre les colonies françaises de la Nouvelle-France et les colonies britanniques de la Nouvelle-Angleterre dégénère en conflit ouvert qui embrase l’Amérique du Nord, dégradant encore les relations entre la France et la Grande-Bretagne. Dans le même temps, en Europe, des différends dynastiques et territoriaux entre l’Archiduché d’Autriche et le Royaume de Prusse s’aggravent et sont aussi en passe de dégénérer en conflit ouvert. La guerre éclate finalement en 1756, entraînant par un jeu d’alliances presque toutes les nations européennes dans l’affrontement. Le conflit, par le biais des empires coloniaux, s’étend pour la première fois au monde entier, de l’Amérique du Nord à l’Indonésie en passant par les Antilles et les comptoirs des Indes, tandis que l’Europe est embrasée.
En 1762, après sept ans de guerre, près d’un million de morts (dont la moitié de civils), des villes en ruine (dont Berlin, capitale de la Prusse) et le centre de l’Europe ravagé, les belligérants s’assoient à la table des négociations et signent, le 10 février 1763, le Traité de Paris qui met fin à ce véritable conflit mondial.
En Amérique du Nord, les Britanniques sont enfin parvenus à s’emparer par la force du Canada entre 1758 et 1760. Ils occupent le territoire français et imposent un Régime militaire en attendant la paix, qui vient avec la ratification du Traité de Paris dans le courant de l’année 1763.
Le Royaume de France perd, au profit du Royaume de Grande-Bretagne, la quasi-totalité de son empire colonial, ne conservant que les Antilles, quelques comptoirs aux Indes et des droits de pêche ici et là. Pour les Canadiens désormais sous obédience britannique, il faut s’adapter au changement de régime.
Pour commémorer le deux cents cinquantième anniversaire du Traité de Paris, les éditions Septentrion publient cette année « 1763, le Traité de Paris bouleverse l’Amérique ». Cet ouvrage, sous la direction de Sophie Imbeault, Denis Vaugeois et Laurent Veyssière, porte sur les mutations provoquées au Canada par le Traité de Paris et rassemble des articles écrits par nombre d’historiens spécialistes de la Nouvelle-France, de la Guerre de la Conquête et des débuts du Régime britannique.
Pour nous en parler plus avant, nous avons ce soir l’honneur de recevoir deux (et même trois) invités de marque.
Alain Laberge, professeur à l’Université Laval spécialiste du Québec préindustriel, du monde rural et de la Conquête, auteur de deux articles dans l’ouvrage.
Sophie Imbeault, éditrice chez Septentrion, codirectrice de l’ouvrage dans lequel elle a également écrit un article.
Et enfin, exceptionnellement ce soir dans le rôle d’invité, notre Joseph Gagné national, auteur lui aussi d’un article du livre.
C’est ce soir, mercredi 23 octobre, sur les ondes de CHYZ 94,3 FM ou sur chyz.ca, de 20h30 à 21h30.
Image : Éditions du Septentrion